Le deuxième tour de cette élection a eu lieu le dimanche 06 mai 2018.
Trois principales forces politiques s’affrontent en Polynésie Française, les anti indépendantistes du centre droit de Tapura huiraatira menés par Édouard FRITCH, actuellement au pouvoir, les indépendantistes de gauche du Tavini d’Oscar TEMARU et les gaullistes anti indépendantistes du Tahoeraa huiraatira de Gaston FLOSSE.
Longtemps élue à la proportionnelle intégrale avant l’ajout d’une prime majoritaire en 2013, l’assemblée de la Polynésie était marquée par une forte instabilité du fait du clivage de ses formations politiques sur la question du statut du territoire. Ce système clanique est toujours d’actualité et reste très perceptible surtout ici aux Marquises.
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Élection Hiva Oa
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dépouillement
En 2008, la désunion des forces anti indépendantistes avait permis aux autonomistes et indépendantistes d’en prendre temporairement les rênes et de demander la réinscription de la Polynésie française sur la liste onusienne des territoires non autonomes à décoloniser.
Ce qui fut fait en 2013, alors même que les anti indépendantistes, revenus au pouvoir la même année sous l’égide de Gaston Flosse, demandait officiellement à l’ONU l’arrêt du processus.
Benoît KAUTAI inquiété !
Benoît KAUTAI et les affaires !
Le numéro deux de la liste du Tapura aux Marquises, Benoît KAUTAI, Maire de Nuku Hiva est renvoyé devant le tribunal correctionnel en compagnie de Jacqueline KIERSNOWSKI, sa directrice administrative et financière. Ils sont accusés d’avoir commis les délits de « détournements de fonds publics » et « escroquerie ». Il lui est reproché d’avoir gonflé les factures envoyées au Pays pour le bétonnage des routes Hakapehi et Taukua II. Les experts missionnés pour l’enquête ont estimé que la première route avait un coût de 8,7 millions de francs alors qu’elle avait été facturée 16,1 millions de francs. La seconde a été évaluée à 12 millions de francs et non 52,5 millions de francs, comme déclarée au Pays. Le juge d’instruction démontre que Benoît KAUTAI a fait établir des devis comme si les travaux allaient être réalisés par des entreprises privées alors qu’ils ont été faits en régie pour permettre d’augmenter les quantités achetées.
Les reliquats ont ainsi permis de réaliser les chantiers Papanui et Patutoa. Durant l’enquête, le secrétaire général de la mairie avait expliqué avoir obéi aux ordres de son tavana et reconnaissait que l’accélération des travaux n’était pas sans arrières pensées politiques. « Pour le maire, il valait mieux que ces travaux soient faits avant les élections plutôt qu’après. »
Pour permettre de conserver du béton en dehors des travaux budgétés par le Pays, certains tronçons avaient vu leur épaisseur réduite, « là où les gros camions ne passent pas », avait expliqué le fonctionnaire ayant assuré le suivi du chantier. Ce dernier avait également mentionné que le reste de béton aurait dû servir « à bétonner d’autres servitudes à la demande du maire pour faire face aux demandes des particuliers qui s’adressent à lui. »
Entendu par la gendarmerie, Benoît Kautai avait évolué dans ses versions, niant tout détournement, déclarant avoir fait confiance à ses équipes. Il se demandait même devant les gendarmes s’il ne s’agissait pas « d’un coup monté », avant de reconnaître « avoir demandé à [ses] services d’utiliser les reliquats pour effectuer les travaux Papanui et Pahutoa qui étaient planifiés mais non budgétés, et qui dit utilisation des reliquats dit forcément utilisation d’une main d’œuvre qu’il faut bien imputer quelque part. »
Aujourd’hui, la plainte du Pays est un caillou dans la chaussure du gouvernement qui voit l’un de ses nouveaux représentants à l’Assemblée de Polynésie être menacé d’une condamnation. Pour ces faits, Benoît KAUTAI encourt 10 ans de prison et éventuellement une peine d’inéligibilité.
La DÉPÊCHE de tahiti
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