Gouts et Dégouts d’Outre-Amer

Mon île de coeur

Le mont “Buzy” à Sada


Oui ! Mayotte n’est plus cette île paisible que j’ai connue de 1996 à 2001. Mais malgré ses difficultés et les problèmes d’insécurité, j’ai choisi de terminer ma carrière dans cette île de cœur. Il est donc évident pour moi de fermer la parenthèse de l’Éducation Nationale à l’endroit où j’ai commencé ma carrière et passé les 4 meilleures années de mon séjour outre-mer.

J’ai œuvré à ma modeste façon pour la départementalisation de l’île, même si ce n’est pas celle dont mon frère Nassuf (fils du grand Cadi) et moi avions rêvé à l’époque ! Mais j’ai espoir et suis certain que l’histoire donnera raison aux Mahorais.

A tous mes frères de Mayotte, je vous dis : “Tenez bon !” Pas de lutte sans souffrance, le combat continue…


MAYOTTE

Le 25 avril 1841, le sultan Andriantsouli, d’origine malgache, cède l’île de Mayotte à la France, représentée par le Commandant Passot pour faire échapper l’île aux attaques venues de l’extérieur, notamment des Comores. Mayotte devient alors colonie française. L’esclavage y est aboli dès 1846.

De 1886 à 1892, soit près d’un demi-siècle plus tard, la France établit son protectorat sur les trois autres îles des Comores, l’archipel étant alors placé sous l’autorité du gouverneur de Mayotte.

Par la loi du 25 juillet 1912, la colonie de “ Mayotte et Dépendances ” est rattachée à la colonie française de Madagascar. En 1946, l’archipel des Comores obtient le statut de Territoire d’Outre-mer, ayant pour chef-lieu Dzaoudzi.

Peu après l’application du statut de TOM prévu par la Constitution de 1958, les Grands Comoriens font subir aux Mahorais brimades, humiliations, restriction de crédits et tranfert du Chef lieu à Moroni.

En décembre 1974, un référendum est organisé sur l’indépendance des îles des Comores. Le décompte des suffrages île par île fait apparaître que Mayotte souhaite rester dans le giron de la République française à 63.8 % des voix. Une nouvelle consultation de Mayotte est organisée en février 1976 : la population plébiscite le maintien de Mayotte au sein de la République française à 99.4 %.

Avec la loi du 24 décembre 1976, Mayotte se voit dotée d’un statut provisoire de Collectivité Territoriale de la République. L’ancrage de Mayotte dans la République française réaffirmé par la loi du 22 décembre 1979 qui stipule que “ l’île de Mayotte fait partie de la République française et ne peut cesser d’y appartenir sans le consentement de sa population” n’aboutit cependant à aucune proposition concrète sur l’avenir statutaire de l’île.

Le combat pour “Mayotte française” mettra quasiment un quart de siècle à aboutir.