Un de mes dégoûts de l’outremer : Le clientélisme, un système qui gangrène la vie politique locale. En voici quelques florilèges ….
Felix FAATAU comparaissait ce mardi matin devant le tribunal correctionnel pour des faits de « détournements et soustractions de fonds publics » par une personne chargée d’une mission de service public au préjudice de la commune de Huahine. Alors qu’il était maire de l’île, l’homme avait utilisé des subventions publiques notamment au travers d’une association présidée par sa sœur. Les sommes versées à la structure, initialement dédiées à des activités culturelles, servaient de financement pour des frais sans aucun lien avec les administrés tels que 92 000 Francs pour l’achat de tissus pour la réfection des matelas de la commune ou plus de 700 000 francs pour payer les bénévoles qui remplaçaient les grévistes de la cantine scolaire. L’homme se faisait remettre des chèques sans ordre qu’il encaissait pour des motifs « personnels. » Il lui est également reproché d’avoir fait effectuer des travaux au profit de particuliers. Ces derniers avaient été facturés à la commune sous couvert de marchés municipaux.
A la barre du tribunal, le prévenu a reconnu certains faits tout en justifiant son action : «il n’était pas normal de fonctionner comme cela mais j’étais obligé.»
«Confusion des genres»
Avant de requérir 18 mois de prison, le procureur de la République a tenu à évoquer le casier judiciaire de Felix FAATAU : « Malgré toutes ces condamnations, qu’a t-il compris ? On va essayer de nous expliquer que dans les îles, il y a une confusion des genres qui fait que les barrières de la loi s’estompent et l’on reproche au maire d’être une personne qui a tous les droits ! »
Pour la défense de Felix FAATAU, son conseil a plaidé la bonne foi de son client : «c’est une personne qui a toujours eu le sentiment d’aider sa commune à travers ses administrés sans jamais en tirer un enrichissement personnel.»
Après en avoir délibéré, les magistrats ont condamné le prévenu à 18 mois de prison ferme, 5 ans de privation des droits civiques et civils ainsi qu’à une amende de 200 000 Francs. Sa sœur a, quant à elle, écopé d’une peine de 2 mois de prison avec sursis. Le tribunal a estimé qu’elle était «sous l’influence» de son frère.
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Le numéro deux de la liste du Tapura aux Marquises, Benoît KAUTAI, Maire de Nuku Hiva est renvoyé devant le tribunal correctionnel en compagnie de Jacqueline KIERSNOWSKI, sa directrice administrative et financière. Ils sont accusés d’avoir commis les délits de « détournements de fonds publics » et « escroquerie ». Il lui est reproché d’avoir gonflé les factures envoyées au Pays pour le bétonnage des routes Hakapehi et Taukua II. Les experts missionnés pour l’enquête ont estimé que la première route avait un coût de 8,7 millions de francs alors qu’elle avait été facturée 16,1 millions de francs. La seconde a été évaluée à 12 millions de francs et non 52,5 millions de francs, comme déclarée au Pays. Le juge d’instruction démontre que Benoît KAUTAI a fait établir des devis comme si les travaux allaient être réalisés par des entreprises privées alors qu’ils ont été faits en régie pour permettre d’augmenter les quantités achetées.
Les reliquats ont ainsi permis de réaliser les chantiers Papanui et Patutoa. Durant l’enquête, le secrétaire général de la mairie avait expliqué avoir obéi aux ordres de son tavana et reconnaissait que l’accélération des travaux n’était pas sans arrières pensées politiques. « Pour le maire, il valait mieux que ces travaux soient faits avant les élections plutôt qu’après. »
Pour permettre de conserver du béton en dehors des travaux budgétés par le Pays, certains tronçons avaient vu leur épaisseur réduite, « là où les gros camions ne passent pas », avait expliqué le fonctionnaire ayant assuré le suivi du chantier. Ce dernier avait également mentionné que le reste de béton aurait dû servir « à bétonner d’autres servitudes à la demande du maire pour faire face aux demandes des particuliers qui s’adressent à lui. » Entendu par la gendarmerie, Benoît Kautai avait évolué dans ses versions, niant tout détournement, déclarant avoir fait confiance à ses équipes. Il se demandait même devant les gendarmes s’il ne s’agissait pas « d’un coup monté », avant de reconnaître « avoir demandé à [ses] services d’utiliser les reliquats pour effectuer les travaux Papanui et Pahutoa qui étaient planifiés mais non budgétés, et qui dit utilisation des reliquats dit forcément utilisation d’une main d’œuvre qu’il faut bien imputer quelque part. »
Aujourd’hui, la plainte du Pays est un caillou dans la chaussure du gouvernement qui voit l’un de ses nouveaux représentants à l’Assemblée de Polynésie être menacé d’une condamnation. Pour ces faits, Benoît KAUTAI encourt 10 ans de prison et éventuellement une peine d’inéligibilité.
La DÉPÊCHE de tahiti
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